L'établissement thermal de la ville
de Divonne les Bains, crée en 1859 par le Docteur
Paul Vidart, était alimenté, à son origine, par des
sources situées au centre de l'agglomération.
|
En 1986, la commune a confié
à l'agence Rhône Alpes du Bureau de recherche Géologique
et Minière (BRGM) une mission de recherche de ressource
en eau à proximité de l'établissement thermal.
Cette étude, basée sur une analyse de géologie, de
la fracturation, de l'hydrochimie des sources, de
prospection gaz radon et d'une prospection géophysique
électrique, a conduit à l'élaboration d'un schéma
de circulation des eaux souterraines et à l'identification
du site d'Arbère comme gisement d'eau thermominérale.
Le schéma géologique et hydrogéologique du site d'Arbère
est le suivant : les formations calcaires crétacées
qui affleurent à l'ouest de Divonne les Bains s'ennoient
sous une puissante série de molasse tertiaire. Les
eaux météoriques s'infiltrent à la faveur de la fissuration
de la karstification qui les affectent et acquièrent
ainsi leurs caractéristiques thermominérales. Un accident,
qui affecte l'ensemble des séries crétacées et tertiaire,
favorise la remontée des eaux souterraines et donne
naissance aux sources d'Arbère.
Celles-ci se caractérisent par une température
élevée (15 à 16°C) et une grande stabilité de la composition
chimique des eaux au cours de l'année, indiquant une
circulation en profondeur des eaux (supérieure à 200m)
et un temps de transit significatif (10 à 15 ans)
avant leur émergence.
L'étude de 1986 a positionné le groupe des sources
correspondants au faciès "Arbère ".
Cette cartographie correspond à l'expression de surface
du gisement sans caractériser son extension latérale
en profondeur que seule des investigations par forage
permettent de préciser. C'est pourquoi, en 1987,
a été réalisé un forage de reconnaissance, destiné
à recapter en profondeur des eaux émergeant aux sources.
Ce forage, appelé Paul Morel
(du nom du géologue s'étant intéressé dès 1946 aux
sources de Divonne les Bains), a recoupé une arrivée
d'eau à 124 m de profondeur dont le débit, après équipement
de l'ouvrage, était de l'ordre de 90 m3/h en régime
naturel artésien jaillissant.
Les eaux captées sont bicarbonatées
calciques, légèrement magnésiennes (17mg/l) et sulfatées
(24mg/l) et exemptes de toute substance nuisible ou
indésirable.
Début 1989, un dossier de demande
d'autorisation d'exploiter à l'émergence au débit
de 80 m3/h et de transporter l'eau minérale
du forage Paul Morel vers l'établissement thermal
a été déposé en préfecture de l'Ain. Ce dossier a
reçu un avis favorable du Comité Départemental d'Hygiène
le 3 juillet 1989 et a été transmis au Ministère
de la Santé. Le dossier médical relatif à l'aspect
thérapeutique des eaux u forage Paul Morel, a fait
l'objet quant à lui, début 1994, d'un complément
de présentation, au dossier établi pour la source
Vidart préalablement exploitée. Les études menées
par le CNRS et des laboratoires universitaires de
médecine spécialisés ont montré l'aspect bénéfique
de l'au de Divonne pour l'activation de la motricité
digestive.
L'arrêté Ministériel d'autorisation du captage Paul
Morel en tant que " eau minérale naturelle " a été
délivré le 31 mai 1994 . En 1991, la
Mairie de Divonne les Bains a engagé un programme
de reconnaissance complémentaire faisant appel en
particulier aux méthodes géophysiques de pointe (prospection
sismique, haute résolution) pour déterminer l'implantation
optimale de forages complémentaires destinés d'une
part, à une alimentation de secours des thermes et
d'autre part, à l'alimentation d'une future unité
d'embouteillage.
Deux forages ont été réalisés dans le
premier semestre 1992. Seul le forage Harmonie,
situé à une soixantaine de mètres du forage Paul Morel,
de 170m de profondeur a permis de capter une ressource
intéressante (environ40m3/h) située à 125m de la surface
du sol.
En 1993, le forage Mélodie, situé
à proximité immédiate du forage Paul Morel a été exécuté.
D'une profondeur totale de 200m, il capte les eaux
circulant entre 110 et 175m de profondeur.
Ces deux forages ont été réalisés et
équipés de façon à leur assurer une protection sanitaire
maximale vis à vis des eaux superficielles (deux cimentations
primaires (15 et 50 mètres), une cimentation secondaire(100m)).
Des pompages d'essai ont été réalisés après l'équipement
des ouvrages entre mai1993 et janvier1994, afin de
caractériser le comportement du gisement, déterminer
le débit exploitables sur chacun des ouvrages sans
risque de surexploitation et confirmer la stabilité
de la composition chimique des eaux et leur bonne
qualité bactériologique.
Les bons résultats des différents essais
menés ont permis de déposer à la Préfecture de l'Ain
une demande d'autorisation d'exploiter à l'émergence
le forage Harmonie en tant que " eau thermale " au
débit de 40m3/h (en parallèle du forage Paul Morel
exploité à 80m3/h) qui a reçu un avis favorable du
Comité Départemental d'Hygiène le 18 Août 1994 puis
a été transmis au Ministère de la Santé. Il est alors
apparu nécessaire pour sécuriser la ressource de reboucher
le forage Paul Morel qui avait été conçu en tant qu'ouvrage
de reconnaissance (petit diamètre et équipement PVC)
et ne bénéficiait pas des protections conçues pour
les forages Harmonie et Mélodie (cimentations primaires
et secondaires, équipements entièrement en INOX).
Une autorisation provisoire d'exploiter le forage
Harmonie a été délivré par le Ministère de la Santé
le 30 janvier 1995 et le forage Paul Morel a été rebouché
au printemps 1995.
Un nouveau pompage d'essai a été réalisé
de juillet à septembre 1995 pour confirmer la possibilité
d'exploitation du gisement à partir du forage Harmonie
à 40m2/h et du forage Mélodie à 80m3/h. L'ensemble
des résultats étant conformes en terme d'absence de
surexploitation, de stabilité de la composition chimique
et d'excellente qualité bactériologique des eaux,
un dossier de demande d'autorisation d'exploiter le
forage Mélodie en tant que " eau minérale naturelle
" au débit de 80m3/h a été déposer à la Préfecture
de l'Ain. Le dossier a été présenté au Comité Départemental
d'Hygiène le 6 juin 1996. Les deux dossiers
de demande d'agrément sont actuellement au Ministère
de la Santé. Le Ministère de la Santé a donné
son agrément d'une nouvelle ressource en tant qu'
" eau minérale naturelle " destinée à l'embouteillage.
Le 24 février 1997, le premier des deux
prélèvements officiels a été effectué par le Laboratoire
d'Hydrologie du Ministère de la Santé. Le second prélèvement
doit avoir lieu fin août début septembre 1997. Les
arrêtés d'autorisation des forages Mélodie et Harmonie,
d'une durée de 30 ans, sont espérés pour le début
de l'année 1998.
Nota : Le Bureau de Recherche Géologique
et Minière, puis sa filiale ANTEA, depuis 1994, ont
assuré la maîtrise d'ouvre de l'ensemble des travaux
réalisés sur le site d'Arbère ainsi que l'élaboration
des dossiers de demande d'autorisation. Les opérations
ont été menés en étroite collaboration avec la Direction
Régionale de l 'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement
Rhône Alpes (DRIRE) de façon à respecter tous les
termes de la législation en vigueur et d'anticiper
sur celle à venir.