La
composition chimique des eaux thermales et leur richesse
en certains minéraux ont conduit de longue date à leur
emploi par voie interne, essentiellement sous forme
de boisson. Mais les effets induits sur l'organisme
par l'immersion dans une eau douée de vertus particulières
constituent aujourd'hui l'essentiel de l'arsenal des
méthodes employées, notamment du fait du développement
de la prévalence des maladies rhumatismales.
A
- La
balnéothérapie générale
L'immersion
du corps dans un milieu liquide déclenche à son endroit
un certain nombre de forces physiques réactives. Les
eaux minérales, chargées en chlorure de sodium de façon
très concentrée vont donc intervenir mieux que des eaux
douces sur cette composante de forces extérieures dont
l'impact est la partie du corps immergé. Cette poussée
est finalement la résultante de pressions localisées
sur la peau et par son intermédiaire sur la profondeur
de l'organisme ; ces pressions dites hydrostatiques
peuvent jouer un rôle local très important au niveau
de la circulation périphérique.
La
température de l'eau est un autre facteur physique de
première importance qui conduira aussi aux multiples
modalités de préparation des bains. L'alternance du
chaud et du froid est parfois prescrite pour ses effets
induits sur les régulations circulatoires.
- Les
effets de l'immersion :
- les pressions physiques exercées sur l'organisme
entraine une réduction des troubles liés à la stase
veineuse, avec à leur extrême l'émergence d'odèmes
- relaxation musculaire
- Les
effets thermiques du bain :
la chaleur appliquée localement ou globalement sur
l'organisme entraine la décontraction musculaire,
corollaire de la surpression de la production thermique
à partir des muscles, composante importante de la
thermogenèse ; la chaleur agit sur les phénomènes
douloureux articulaires qui s'en trouvent directement
ou indirectement soulagés ; l'intensification locale
de la circulation au niveau des membres peut avoir
des effets trophiques, réparateurs dans certaines
régions souffrant d'insuffisance circulatoire.
- Les
effets spécifiques de l'eau
- eau thermominérale contenant du gaz carbonique :
leur application générale aboutit à des effets cutanés,
puis généraux, liés à la présence de ce gaz qui est
un puissant vasodilatateur périphérique
- massage mécanique et détente
B
- La
Balnéothérapie locale ou segmentaire
- Les
bains locaux :
Les bains thermaux chauds ou tièdes entraînent une
brève vasoconstriction suivie d'une vasodilatation
intense et prolongée. Ils provoquent enfin une hypotonie
musculaire et un effet analgésique, puis sédatif du
système nerveux général.
- Les
douches thermales :
Les douches d'eau minérale comportent de très nombreuses
variétés. En effet, contrairement aux bains, les facteurs
physiques de l'application, température et pression
de l'eau, peuvent changer dans des proportions importantes.
A l'aspect psychologique de ce mode d'application
de l'eau thermale, s'ajoutent d'autres mécanismes
d'action :
- une action mécanique lors des douches filiformes
employées en dermatologie afin de décaper les lésions
épidermiques liées soit à une maladie de la peau (eczéma,
psoriasis en particulier), soit à un traumatisme de
celle-ci, notamment après brûlures de façon à éviter
une cicatrisation rétractile ;
- une action vasculaire à la fois mécanique et thermique
aboutit à une intensification circulatoire réactionnelle
après l'arrêt du traitement.
- L'association
Bain/Douche :
Des baignoires appropriées permettent aujourd'hui,
d'une manière programmée, de réaliser cette technique.
Des " hydroxeurs " permettent l'administration le
long des parois de la baignoire de jets de gaz conduisant
à des " bains bouillonnants " et des douches subaquatiques
d'eau thermale sous pression réalisent un massage
favorisant la décontraction musculaire et le retour
sanguin veineux.
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