Le
packaging est un élément primordial dans la perception
du produit par les consommateurs. Les eaux embouteillées
n'échappent pas à ce phénomène Aujourd'hui, le packaging
joue un rôle important dans la communication de la marque
et permet de différencier les produits ; au sein d'un
linéaire encombré et très souvent désordonné, il permet
d'attirer l'attention du consommateur. En outre, la
diversification au niveau des emballages permet d'augmenter
le volume occupé sur le linéaire et donc d'accroître
la connaissance de la marque.
A
- Le
conditionnement : la prédominance des emballages en
plastique
Les
bouteilles d'eau sont actuellement conditionnées à 80%
en plastique et à 20% en verre. Depuis plusieurs années
déjà, on observe une très nette baisse des emballages
en verre au profit du plastique et notamment du PET
(polyéthylène téréphtalate).
Les
grandes tendances observées sur le marché européen sont
semblables sur le marché français. Le conditionnement
en boite aluminium est surtout le fait de Perrier, dont
l'objectif est de se rapprocher de l'univers des soft-drinks.
Volvic et Vittel commercialisent également de l'eau
sous cette forme, mais cela ne se révèle pas très rentable.
II
est vrai que le consommateur souhaite plutôt un emballage
transparent pour l'eau, symbole de pureté et de nature.
L'usage des emballages en carton se limite essentiellement
à deux marques : Evian et Celtic. Evian a mis sur le
marche des briquettes de 20 cl, probablement pour s'attaquer
au marché des enfants (transport facile et conditionnement
déjà largement utilisé dans les jus de fruits et les
laits aromatisés).
Le
choix de Celtic a été motivé par sa volonté de se différencier
des autres producteurs. Cela lui a également permis
de gagner des marchés très ciblés comme ceux de l'armée
française lors de ses missions à l'étranger et de l'armée
américaine présente en Europe.
|
1990 |
1993 |
1994 |
Bouteille
en verre consigné |
49,8
% |
44,5
% |
42,2
% |
Bouteille
en verre perdu |
5,5
% |
4,3
% |
4,1
% |
Boite
en Aluminium |
0,3
% |
0,2
% |
0,2
% |
Bouteille
en PVC |
32,0
% |
25,7
% |
24,0
% |
Bouteille
en PET |
10,4
% |
20,7
% |
24,2
% |
Brique |
1,0
% |
1,5
% |
1,7
% |
Fontaine
réfrigérée |
0,9
% |
1,1
% |
1,1
% |
Autres |
- |
2,0
% |
2,5
% |
Répartition
des ventes d'eau embouteillée en Europe par type de
conditionnement
(Source Zenith International)
Selon
la Chambre Syndicale des Eaux Minérales, les fontaines
réfrigérées ne devraient pas connaître un véritable
essor. Installées dans les lieux publics comme les entreprises,
elles ne sont susceptibles de concurrencer que les eaux
embouteillées "neutres". Or, la plupart des consommateurs
d'eaux embouteillées hors domicile (notamment ceux apportant
une bouteille sur leur lieu de travail) sont attachés
à une marque bien précise.
Par
ailleurs, la réglementation impose l'appellation "eau
de boisson" sur ces fontaines. Le conditionnement en
verre est surtout utilisé dans le cadre des ventes dans
le circuit des CHR (Cafés-Hôtels-Restaurants). Certaines
marques souhaitant conserver un positionnement haut
en gamme continuent d'utiliser le verre (Perrier). D'autres
y recourent de façon temporaire afin de renforcer leur
image (Evian a conçu de nouvelles bouteilles en verre
à l'occasion des fêtes de fin d'année).
Bien
que permettant une meilleure préservation des qualités
gustatives de l'eau, et notamment de sa gazéification,
le verre a peu à peu cédé la place au plastique. Cela
s'explique par le faible poids des bouteilles en plastique
(environ 15 fois inférieur à celui d'une bouteille en
verre), ce qui facilite leur transport et en réduit
le coût (de l'ordre de 20% selon Nestlé).
B
- Les
bouteilles d'eau en plastique : PVC versus PET
Depuis
le début des années 90, le PVC (polychlorure de vinyle)
est fortement décrié car considéré comme très polluant.
Plusieurs pays européens ont déjà pris des mesures autoritaires
pour en limiter l'utilisation, voire l'interdire. Les
emballages en PVC sont ainsi interdits en Suisse depuis
1990 ; l'Allemagne a également pris diverses mesures
dans ce sens et rend obligatoire la collecte des emballages
en PVC. L'industrie française des eaux embouteillées.
très fortement exportatrice, a donc dû s'adapter à ces
nouvelles contraintes en adoptant plus largement le
PET (certaines marques l'utilisaient depuis plusieurs
années déjà pour leurs exportations, notamment vers
les Etats-Unis).
Cependant,
les grands groupes français conservaient jusqu'à ces
derniers mois leurs lignes d'embouteillage en PVC, et
ce pour plusieurs raisons : ils ont acquis un important
savoir faire dans ce matériau ; le PVC est largement
recyclable: son coût est inférieur à celui du PET, l'investissement
dans une nouvelle chaîne de production est important.
Cependant, depuis le début de l'année 1997, tous les
minéraliers ont investit largement dans le PET, et seules
les eaux de source régionales continuent à utiliser
du PVC (tout Cristaline utilise du PET).
Dans
un souci de rationalisation des coûts de production.
les industriels devront probablement choisir le PET.
Ce dernier pourrait faire largement l'unanimité, d'autant
qu'il offre un grand nombre d'avantages :
- très
bonne résistance aux chocs et aux déchirures (il est
incassable), ce qui constitue un avantage majeur en
termes de logistique et de transport.
- recyclage
et réutilisation plus aisés (il ne dégage pas d'acide
chlorhydrique en brûlant) , il est compactable, ce
qui réduit l'encombrement des bouteilles vides, sa
transparence est comparable à celle du verre, il permet
de différencier les produits (le PVC a conduit à une
certaine uniformité des bouteilles). L'adoption du
PET comme facteur de différenciation est susceptible
de redonner l'avantage aux eaux de marques, d'autant
que la plupart des eaux premiers prix risquent de
rester fidèles au PVC pour des raisons de coût.
Le
dernier relevé Nielsen des ventes d'eaux en bouteille
dans les hypermarchés et les supermarchés indiquant
les volumes commercialisés d'eau selon le matériau de
conditionnement rappelle néanmoins la domination du
PVC.
C
- Les
contenants : le format de 1,5 litre largement plébiscité
L'eau
embouteillée est surtout consommée au moment des repas
et, généralement, dans le cadre d'un usage familial.
C'est pourquoi les bouteilles de 1,5 litre sont largement
privilégiées.
Les
petites bouteilles de 50 cl sont plutôt consommées en
dehors du domicile (lieu de travail, CHR...). Sur le
segment des eaux gazeuses, on observe actuellement une
tendance à la diminution du volume des contenants. Les
bouteilles de 1,25 litre semblent en effet mal adaptées
à la consommation journalière.
Or,
l'eau restante perd généralement de sa pétillance, ce
qui déçoit le consommateur. C'est pourquoi certaines
eaux gazeuses sont désormais commercialisées dans des
bouteilles de 1 litre, voire des boîtes en aluminium
de 0,33 litre ).
De
même, pour certaines eaux plates, les bouteilles de
1 litre s'adaptent mieux à la consommation journalière.
De plus, elles sont plus légères et donc plus facilement
transportables, ce qui peut favoriser leur consommation
hors du domicile. Hépar a adopté ce nouveau format,
il est vrai que cette eau est très typée (très riche
en magnésium) est souvent consommée sur recommandation
médicale.
En
revanche, les eaux plus neutres, destinées à une consommation
familiale, continuent à être commercialisées en bouteilles
de 1,5 litre. Très peu de marques ont adopté le format
de 2 litres.
Au
total, les marques font de nombreux efforts pour se
distinguer les unes des autres, tant au niveau des packagings
que de l'image qu'elles véhiculent. La bouteille de
1,5 litre reste cependant le format de prédilection,
et le plastique est préféré à tout autre matériau .
Les
principales caractéristiques de l'offre française Le
marché français de l'eau embouteillée a très tôt intéressé
les grands groupes alimentaires : dès 1967, Nestlé a
pris une participation dans Vittel, et BSN (aujourd'hui
Danone) est entré dans le capital d'Evian-Badoit en
1971. Ces deux groupes ont par la suite consolidé leurs
positions en rachetant ou en prenant des participations
dans diverses autres sources, d'autant que les investissements
nécessaires à l'exploitation d'une source, mais aussi
à la communication, n'ont cessé de croître.
L'industrie
française des eaux embouteillées est donc très concentrée
financièrement puisqu'elle est actuellement aux mains
de trois groupes (Nestlé, Danone et Castel) qui diffusent
leurs marques au niveau national. II existe cependant
quelques producteurs moyens ou petits qui exploitent
des sources. Ces producteurs commercialisent de faibles
volumes et la diffusion de leurs produits se fait très
souvent à l'échelon régional. Certains enregistrent
de très bonnes performances grâce à un positionnement
sur une niche (Watwiller par exemple) ou à une logique
commerciale qui les conduit à faire des économies sur
la communication (ils préfèrent profiter des campagnes
nationales de promotion des grands groupes) pour proposer
aux GMS des marges commerciales plus confortables.Leurs
eaux sont généralement commercialisées à des prix inférieurs
à ceux des grandes marques nationales.
Par
ailleurs, les marques régionales profitent des ruptures
d'approvisionnement des grandes marques, notamment en
période de canicule. Les eaux régionales se sont fortement
développées ces dernières années, bien que l'attachement
des Français aux grandes marques nationales soit manifeste.
On
a alors assisté à une offensive des marques nationales
: agressivité promotionnelle de la part des trois leaders
(sans réel succès), mise en avant des bienfaits de la
minéralité (de façon à justifier les prix plus élevés),
et innovation. Les modalités de la concurrence sont
alors progressivement passées d'une logique de prix
à une logique de différenciation et d'innovation.
De
nouvelles opérations de fusion-acquisition pourraient
avoir lieu dans l'industrie française des eaux embouteillées
sous l'impulsion des leaders qui cherchent à se positionner
sur tous les segments du marché de l'eau embouteillée,
afin d'accroître leur présence dans les linéaires. et
s'intéressent de plus en plus aux eaux de source. Ces
mouvements sont en outre facilités par la fragilité
financière de certaines exploitations.
D
- Le
commerce extérieur
Le
commerce extérieur de la France sur les eaux embouteillées
est structurellement fortement excédentaire (de 2,3
Mrds de Francs en 1994 : les exportations sont 30 fois
supérieures aux importations), résultat de la bonne
compétitivité des produits français et d'une longue
tradition d'exportation vers l'Europe et l'Amérique
du Nord.
La
progression des exportations n'a été entamée qu'au début
des années 1990 avec les problèmes rencontrés par Perrier
aux Etats-Unis (retrait de la totalité des bouteilles
pour examen après découverte de traces de benzène dans
le produit) et sous l'effet des mesures prises en Europe
pour limiter l'utilisation des emballages plastiques
perdus (en particulier les mesures Töpfer sur le recyclage
des emballages plastiques en Allemagne).
Les
importations restent établies à un niveau modeste, même
si la poursuite du développement du marché intérieur
encourage la pénétration de marques étrangères. Conséquence
de cette spécialisation. le niveau de production progresse
régulièrement, d'autant que les producteurs nationaux,
dans l'ensemble, semblent loin de buter sur des contraintes
de saturation de leurs capacités. Une forte hétérogénéité
régionale de la consommation d'eau en bouteille, la
consommation d'eau embouteillée présente d'importants
écarts de niveau selon les régions.
Ces
écarts témoignent de l'influence significative et du
poids important des traditions dans les modes de consommation
alimentaires des ménages des différentes régions examinées.
Les
différentiels de niveau de consommation observés d'une
région à l'autre trouvent principalement leur origine
dans des caractéristiques structurelles : - Les habitudes
alimentaires des ménages issues de traditions locales
induisent une structure de consommation par produit
historiquement corrélée aux productions agricoles régionales.
Cet
élément peut néanmoins apparaître comme un facteur d'impact
modéré pour l'eau embouteillée qui constitue un produit
dont la diffusion est relativement récente. Le type
d'agriculture pratiquée dans les différentes régions
peut être corrélé à une utilisation massive d'engrais
ou de produits traitants à base de nitrates qui sont
susceptibles de dégrader sensiblement les qualités gustatives
de l'eau du réseau hydrique.
Cet
élément est à l'origine du haut niveau de consommation
d'eau embouteillée constaté dans certaines régions comme
le Nord-Pas-de-Calais ou la Picardie.
-
Les structures socio-démographiques des populations
régionales sont en mesure d'infléchir significativement
les modes de consommation. La forte proportion de
personnes retraitées dans les régions méridionales
aurait dû être un élément favorable aux dépenses d'eaux
en bouteille.
- Par
ailleurs, on constate généralement que les populations
situées à proximité de sources naturelles se révèlent
moins disposées à dépenser pour acquérir de l'eau
dont ils peuvent bénéficier à moindre coût au travers
du réseau de distribution local qui diffuse a priori
une eau de bonne qualité. Ce dernier aspect ne semble
néanmoins perceptible qu'à une échelle infra-régionale.
La
plupart de ces éléments structurels peuvent par nature
apparaître extrêmement rigides et ne semblent pas susceptibles
de varier suffisamment à court terme pour influer sur
l'évolution des écarts constatés sur les niveaux moyens
de consommation entre les différentes régions.
|
1974 |
1983 |
1989 |
1991 |
France |
43,78 |
51,99 |
72,51 |
82,31 |
Evolution
de la consommation (en litre) par habitant (Source Insee)
En
revanche, l'évolution de l'opinion des ménages sur la
qualité de l'eau du robinet, constitue un facteur explicatif
de l'évolution des ventes susceptible de varier sur
une période de temps relativement réduite. La montée
des préoccupations de santé et d'hygiène de vie peut
ainsi se traduire par une progression significative
des ventes sur quelques années.
E
- Les
régions françaises présentent des écarts de consommation
importants
Le
niveau des volumes consommés décroît selon un axe Nord
- Sud, les régions du Sud de la France demeurant globalement
sous-consommatrices d'eau minérale. Les niveaux de consommation
annuels moyens enregistrés dans le Sud-Ouest ainsi que
dans la région méditerranéenne sont de 30% inférieurs
à la moyenne nationale.
Le
Nord constitue le principal pôle de consommation et
la région la plus dynamique. Sur la période 1985-1989,
la consommation d'eau minérale (établie en moyenne à
144 litres par personne en 1989) s'y est accrue à un
rythme plus soutenu que dans les autres régions.
|
Eau
plate nature |
Eau
plate minérale |
Eau
plate de source |
Eau
Gazeuse |
Eau
aromatisée |
France |
206,5 |
100,0 |
106,3 |
33,8 |
1,6 |
Consommation moyenne par ménage (en litres) en 1995
(Source : Crédoc)
D'après
les dernières informations fournies par Nielsen pour
1995 (dont le champ se limite toutefois aux ventes d'eaux
embouteillées en GMS), la conjoncture économique défavorable
des dernières années n'a pas bouleversé la structure
régionale de la consommation d'eaux embouteillées.
Sur
les seules ventes réalisées en GMS, les quantités achetées
par habitant se sont élevées en moyenne à 108 litres
dans la région Nord-Picardie tandis qu'elles n'atteignaient
que 66 litres en Provence-Languedoc.
Ces
informations couvrent néanmoins un champ insuffisant
pour pouvoir conclure sur l'évolution de l'écart entre
les niveaux de consommation des régions du Sud et la
moyenne nationale.
En
France, la tendance convergente des structures régionales
de consommation s'applique pas au cas des eaux minérales.
L'observation
des caractéristiques régionales de consommation alimentaire
sur une période suffisamment longue permet de mettre
en évidence une dynamique convergente des structures
de dépenses des ménages vers un standard national pour
majorité des produits de consommation.
L'eau
minérale fait néanmoins exception à cette règle, en
constituant même le meilleur exemple de produit dont
l'hétérogénéité des niveaux régionaux de consommation
s'accroît. Une récente étude du CRÉDOC sur " Les disparités
régionales de la consommation alimentaire des ménages
français ", utilisant l'historique des résultats des
enquêtes réalisées depuis vingt ans par l'INSEE sur
les comportements de consommation alimentaire, rappelle
la spécificité de l'eau minérale sur ce point. Ni les
performances économiques régionales, ni l'évolution
de leurs structures démographiques ne semblent en mesure
de fournir une explication suffisante à l'accroissement
de cet écart.
En
effet, l'évolution du différentiel constaté entre la
région méditerranéenne et la moyenne nationale ne trouve
que partiellement sa source dans les difficultés économiques
traversées par les régions méridionales puisque les
régions du Nord du pays, où la consommation d'eaux embouteillées
a continué de progresser à un rythme supérieur à la
moyenne, n'ont pas bénéficié d'une amélioration significative
de leur situation économique.
Par
ailleurs, l'évolution de la structure démographique
des régions méridionales, dont les flux migratoires
entrants sont largement composés de retraités, n'a pas
été en mesure de compenser les effets défavorables à
la consommation d'eaux embouteillées. II semble donc
que l'explication à la relative faiblesse de la dynamique
de consommation d'eau en bouteille dans les régions
du Sud (même si les ventes ont progressé en rythme annuel
de 2,6% en volume ou cours des vingt dernières années)
réside davantage dans un ensemble d'éléments locaux
qui contribueraient à freiner la croissance des ventes
dans le Sud-Est (une moindre sensibilité aux préoccupations
sanitaires, une moindre dégradation de l'eau du réseau
de distribution, une concurrence plus intense des autres
boissons, la proximité avec des sources...) et qui sont
à même de prendre le pas sur des facteurs explicatifs
de nature plus strictement économique (effets revenu,
offre disponible...), le différentiel de consommation
entre la région méditerranéenne et le reste de pays
apparaît en effet, relativement modeste. Une récente
étude du Crédoc sur l'attitude des Français à l'égard
de l'eau du robinet souligne la primauté de la dimension
régionale à ce sujet.
Ces
disparités régionales trouvent leur principale explication
dans les niveaux de la propension à consommer l'eau
du robinet dans les différentes régions. II existe ainsi
une forte corrélation entre la qualité de l'eau du réseau
et le niveau d'achat d'eau minérale, comme tend à le
démontrer la structure de la consommation de la région
Nord, où seuls 31% des habitants déclarent boire habituellement
l'eau du réseau public.
Les
principales raisons de la non-consommation de l'eau
du robinet évoquées par les personnes résidant dans
le Nord sont que l'eau du robinet est trop calcaire
et quelle a mauvais goût. A contrario, la faible pénétration
de l'eau minérale dans la région Méditerranée s'explique
par l'importance de la consommation de l'eau du robinet,
celle-ci concernant plus de 85% de la population.
Le
déficit méditerranéen ne concerne cependant que les
eaux plates. L'examen du différentiel de consommation
entre la région Méditerranée et la moyenne nationale
selon les familles de produits permet de préciser la
nature de ce décalage puisque celui-ci n'apparaît que
sur les eaux plates (minérales et de source) où l'écart
avec le niveau de consommation national dépasse 35%.
En
revanche, la consommation d'eaux gazeuses et d'eaux
aromatisées, que le statut festif ou sanitaire décale
de la concurrence de l'eau du robinet, s'établit dans
le Sud-Est à un niveau nettement supérieur (17% pour
les eaux gazeuses) aux quantités consommées dans le
reste du pays. L'inversion de cette tendance constituerait
un élément favorable ou dynamisme du marché.
L'hétérogénéité
des niveaux de consommation constituera un facteur susceptible
d'alimenter la croissance à moyen terme des marchés
français et italien, à la condition que la convergence
des modes de consommation s'établisse en direction des
niveaux les plus élevés.
L'existence
d'effets de cliquet sur la consommation autrement dit
d'une forte rigidité à la baisse des dépenses semble
être un argument qui joue en faveur d'une convergence
vers les niveaux supérieurs plutôt que vers un niveau
moyen.
|