Le thermalisme a enregistré un taux de croissance élevé
avec la démocratisation des cures thermales rendue possible grâce
à leur prise en charge partielle (25 % du coût de la cure) par
la sécurité sociale. En 1998, dans une centaine de stations thermales,
les établissements agréés ont accueilli 550 000 curistes assurés
sociaux. A ces personnes qui ont bénéficié de soins pendant 18
à 20 jours, il faut ajouter les curistes dits "libres" dont le
nombre de journées de cures s'élève à 530 000 ce qui correspond
à 75 000 personnes ayant fréquenté un établissement thermal pendant
une semaine en moyenne.
Le fléchissement de la fréquentation observé depuis le début
des années 1990 est imputable à plusieurs facteurs, le principal
étant le marasme économique persistant qui a touché de nombreux
foyers.
L'activité thermale représente un chiffre d'affaire de plus
de 7 milliards de francs d'après les statistiques disponibles
; un curiste avec son accompagnant éventuel (on compte 6 accompagnants
pour 10 curistes) dépense de l'ordre de 12 à 14 000 F pendant
son séjour dans la station thermale.
Selon les spécialistes, le thermalisme génère 10 000 emplois
directs (personnels des établissements, médecins) dont 65 % de
saisonniers, 50 000 emplois indirects (hébergement, restauration,
sous-traitance) et autant d'emplois induits (commerce, loisirs,
tourisme Ö).
Dans le contexte européen, le thermalisme français se situe en
3ème
L'embouteillage de l'eau minérale est né du désir des
curistes de prolonger les effets de la cure de boisson après leur
retour au foyer. En effet, les premières eaux minérales embouteillées
étaient les eaux distribuées dans les buvettes des établissements
thermaux.
Avec le développement de l'industrie d'embouteillage, de nouvelles
sources, destinées uniquement à cette activité, ont été mises
en exploitation. Progressivement l'industrie d'embouteillage s'est
individualisée, sans rompre toutefois totalement ses liens avec
le thermalisme, puisqu'il existe encore actuellement de nombreux
sites dans lesquels les eaux provenant des mêmes sources alimentent
les deux types d'activité.
C'est le cas notamment à Contrexéville, Evian, Thonon les Bains,
Vichy et Vittel, pour ne citer que les exemples les plus connus.
Depuis une cinquantaine d'années, on observe une très forte croissance
de l'embouteillage des eaux minérales dont la production annuelle,
entre 1947 et 1998, a été pratiquement multipliée par 20 en passant
de 270 à 5,5 milliards de litres. L'année dernière, la France
a exporté 25 % de sa production pour une importation inférieure
à 2 %.
Les principaux pays destinataires sont l'Allemagne, le Royaume
Uni, les États Unis et le Japon, pays dans lesquels les eaux minérales
françaises sont particulièrement appréciées, et consommées comme
des produits de luxe. Le chiffre d'affaire de l'industrie d'embouteillage
de l'eau minérale s'élève en France à environ 13 milliards de
francs.
Le nombre d'emplois créés par cette activité est évalué à plus
de 30 000, dont plus de 12 000 emplois directs. Au sein de l'Europe,
qui totalise une production d'environ 30 milliards de litres par
an, la France occupe le 3ème rang après l'Italie et l'Allemagne,
qui affichent respectivement 7,8 et 7,5 milliards de litres.
L'écart de production avec ces deux pays, assez sensible en apparence,
s'inverse à l'avantage de l'Hexagone si l'on ajoute aux eaux minérales
la catégorie des "eaux de sources" dont la production s'élève
à 2,4 milliards de litres en France, alors qu'elle est pratiquement
inexistante chez nos voisins. Après le thermalisme et l'embouteillage,
les eaux minérales ont trouvé d'autres formes de valorisation
très diversifiées : fabrication d'atomiseurs d'eau, extraction
de sels pour confection de pastilles et produits cosmétiques.
Le cas typique est celui d'Avène les Bains dans l'Hérault: à
côté de l'établissement thermal est installée une usine employant
plus de 160 personnes qui, à partir de l'eau minérale, élaborent
des produits dermo-cosmétiques exportés à 55 %, essentiellement
au Japon.
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