La fontaine de Saint Robert
Canton de la Chaise-Dieu- France
La Continuation des Mémoires de Littérature et d'Histoire, en 1729, renferme une lettre de dom Jacques Boyer, bénédictin de La Chaise-Dieu au chanoine de Saint-Flour, contenant des remarques historiques et critiques sur le Propre du diocèse de Saint-Flour. On y lit ce qui suit : " On conserve à La Chaise-Dieu la tasse de bois de saint Robert et l'on y fait boire aux fébricitants de l'eau de la Fontaine de saint Robert, qui est dans la tour de Clément VI ", où est aussi le trésor des reliques et celui des chartes de l'abbaye. Raymond de Saint-Gilles, IVe du nom, comte de Toulouse ayant été déshérité par son père Ponce aussi comte de Toulouse, se rendit à La Chaise-Dieu, accompagné d'un seul cavalier et s'étant prosterné devant le sépulcre de saint Robert, il implora son secours. Le lendemain, après avoir entendu la sainte messe, il mit son épée sur l'autel, et, l'ayant reprise, il rendit hommage de la comté de Toulouse à Saint Robert, comme s'il la tenait du saint abbé, si Dieu lui faisait la grâce de l'obtenir, ce qui arriva peu de temps après. Ce comte fut le premier qui se croisa au Concile de Clermont en 1095, et étant sur le point de partir avec Aimard, évêque du Puy, il alla faire ses dévotions à son protecteur Saint Robert, et il prit la tasse de ce saint qu'il faisait porter avec plusieurs autres reliques dans son voyage pour la conquête de la Terre-sainte. Arbert, religieux de La Chaise-Dieu, prieur de Privazac au diocèse de Rodez, suivit le comte de Toulouse ; et ayant été fait évêque de Tripoli, après que Raymond s'en fut rendu maître, il envoya à son monastère de La Chaise-Dieu cette tasse avec plusieurs riches présents, en exécution de la dernière volonté du pieux comte, qui en avait chargé ce prélat avant sa mort. La tasse est assez mince et plus grande qu'une écuelle, elle est de quelque espèce de courge. Cette tasse, ainsi que le bâton pastoral en ivoire, trois bagues et une dalmatique ayant appartenu à Saint Robert avaient été primitivement transportés dans le prieuré de Chanteuges par les religieux de La Chaise-Dieu, qui redoutaient le sac de leur abbaye ; mais plusieurs de ces reliques disparurent dans un incendie, ainsi que nous l'apprend un inventaire de la sacristie de La Chaise-Dieu en 1700. A l'époque où dom Jacques Boyer écrivait la lettre dont nous venons de donner un extrait, il restait seulement deux bagues, dont l'une était passée au pouce du bras reliquaire, renfermant un os du saint, et l'autre que l'on montre aujourd'hui aux touristes et qui était employée pour la guérison des maux d'yeux.
La tasse de saint Robert ayant disparu, la fontaine qui se trouvait dans la tour Clément VI ne reçut plus dès lors de pèlerins.
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